Un peu d'histoire
Cornol, dit Coronotum, village cité pour la première fois en 1136, dans la charte de confirmation des terres de la fondation de l'abbaye de Lucelle (Trouillat I p.264).
Selon les notices historiques sur les villes et villages catholiques du Jura de Louis Vautrey (p. 148-150), Cornol passa successivement sous les maîtres qui possédèrent l'Ajoie. De 1125 - 1232, il appartenait aux Comtes de Ferrette puis dès cette date à ceux de Montbéliard. En 1180, le village s'appelait Coronolt. En 1281, Cornol passa avec l'Ajoie sous le sceptre de l'Evêque de Bâle qui s'en dessaisit en faveur du Comte de Montbéliard (Trouillat IV p. 466 et 468).
Durant cette époque, les nobles du village qui portaient le titre de Chevalier ou d'Escuyer étaient sous le patronyme de "De Cornol ou Von Gundelsdorf". Nous les trouvons de 1212 jusqu'à la fin du XVème siècle. La population colongère à cette époque était totalement différente de la population du village, car les terres de Cornol comme ailleurs appartenaient à des nobles ou des notables de la ville. En 1406, Coronolt devint Corenol.
De 1461 à 1793, Cornol resta à l'Evêché de Bâle et relevait de la mairie d'Alle. Il semblerait que Cornol avait au Moyen Age une certaine importance qui s'estompa plus tard. Vu sa situation géograhique, le village fut souvent victime des envahisseurs, (incendie, pillages, etc.).
La population est stagnante jusqu'en 1753, date de la fin des travaux de construction de la grande route qui conduit d'Ajoie par Cornol à Delémont ou aux Franches-Montagnes en passant par la Malcôte. Dès cette date, le développement fut constant. L'industrie hôtelière était en plein essor, de nombreuses auberges servaient de relais routiers; on compte aussi divers débits de boissons et plusieurs magasins d'alimentation.
Les moulins sont au nombre de deux déjà au Moyen Age. En 1236, le moulin dessus était amodié à Pierre, maire de Cornol. Il était la propriété du Chapitre de Saint-Ursanne et était situé sous "Véye Môtie". Le deuxième moulin situé au lieu-dit actuellement "La Rasse" fut en activité jusqu'à la fin du XIXème siècle. Une scierie accolée à ce moulin bénéficiait de la force hydraulique. En 1760, une fabrique de faïence fut construite par le prince de Rinck à l'emplacement actuel de l'hôtel du Lion d'Or. On signale déjà une fête du village à Cornol en 1763 et la construction de la cure en 1790.
Le XIX siècle voit la carrière de gypse en plein essor (gypsière), avec son moulin à gypse situé à l'autre extrémité du village (Route d'Alle). Ceux-ci étaient déjà exploités en 1580 (Chancellerie 149 AAEB).
L'industrie horlogère se développe par de petites exploitations parallèles au domaine agricole. En 1825, on construit l'ancienne école communale, qui abrite aujourd'hui l'administration communale. Il faut attendre la deuxième moitiée du XIXème siècle et le XXème siècle pour voir la construction de diverses usines au village et également la grande tuilerie, route de Courgenay.
L'émigration fut importante à cette période, en 1819, trente-deux hommes, femmes et enfants partent pour le Brésil. De 1846 - 1935 environ, de très nombreux départs sont constatés pour l'Amérique, le Canada et aussi la France, l'Autriche, l'Allemagne, la Russie, etc.
Après l'époque des messagers, un bureau de poste s'ouvre à Cornol le 1er décembre 1853.
Les comptes du XVIIème siècle signalent déjà un maître d'école à Cornol.
En 1857, la commune de Cornol achète au baron Camille de Kloekler d'Altkirch pour le prix de FR. 116'600.-- plus FR. 5'830.10 du sou du franc et timbre, la métairie de Derrière-Monterri.
Dès 1860, le village développe un nouveau quartier (Route d'Alle), avec une grande fonderie érigée à l'extrémité. Cette époque voit fleurir de nombreuses petites entreprises telles que poterie, tuilerie, menuiserie, maçonnerie, cordonnerie, forge, etc. Cornol, essentiellement agricole comptait des charrons, mais aussi des quincaillers et de nombreux autres petits métiers. Les grandes entreprises collaborent à la construction des bâtiments.